Le Consentement. Vanessa Springora

Le Consentement, Vanessa SPRINGORA, éd. Grasset, 2020

La sortie médiatisée de ce livre, Le Consentement, m’a intrigué, notamment le thème abordé, pédophilie et pédocriminalité (trigger warning) qui est assez difficile. Je vais donc ici faire un retour sur cette lecture que j’ai lu d’une traite. Honnêtement je n’avais pas envie de lâcher le bouquin avant de connaître la fin. Je vais également donné mon point de vue en regardant la situation actuelle en 2020 sur cette question.

Résumé et avis succint

Clairement dans ce livre, elle décrit un prédateur pervers. Elle a environ 14 ans quand elle entame sa relation avec G. M.

Je n’ai jamais lu aucun livre de G. M. mais j’avais déjà vu un extrait célèbre de l’émission apostrophe qui m’avait choqué (ici). J’ai également lu les extraits de certains de ses bouquins à travers le livre Le Consentement et des extraits ont été publiés sur Mediapart.

Comment c’est possible ?

Avec l’actualité, j’ai fait un petit parallèle avec R. P. et toutes les personnes visées par ce type d’affaire, majoritairement des hommes.

Heureusement des personnes ont permis de relever le niveau des césars 2020 ; on peut citer les manifestantes, Aïssa Maïga, Florence Foresti et Adèle Haenel. L’interview d’Adèle Haenel a ému beaucoup de gens, elle relate des faits d’agressions sexuelles. Elle a beaucoup ému les gens appartenant au monde du cinéma, mais apparemment pas assez… (rien n’a changé, on valorise toujours autant les personnes commentant ce type d’acte).

On voit également que le milieu du cinéma peine à se remettre en question en n’hésitant pas à récompenser un pédophile en fuite, recherché par Interpol !!! Je trouve également que cette récompense divise les vieilles et les jeunes générations. Pas mal de journaux ont assez bien résumés les événements de cette soirée des Césars.

Les critères d’attribution d’un financement d’un film ou d’un projet cinématographique sont toujours opaques. Promouvoir et financer d’autres réalisateurs/réalisatrices, tout aussi compétent.e.s, moins connus permettrait un renouveau du cinéma français. Je peux par exemple citer le cas d’Amandine Gay qui a décidé avec ses propres fonds de finalement réaliser un documentaire (Ouvrir la voix).

Revirement sur la pédophilie et la pédocriminalité ? Je ne sais pas trop, on voit que ces faits sont encore difficilement condamnés, beaucoup de sursis, très peu de prison ferme. Cela rejoint également la culture du viol où on va trouver des prétextes pour déresponsabiliser les coupables (« il a dérapé », « c’est une personne très talentueuse qui a peut être merdé une fois mais on va pas lui gâcher sa carrière »…) et les victimes vont être dépeintes de façon très négatives, « c’est de leur faute ! » (« comment elle était habillé ? », « elle fait plus que son âge » …)

Le milieu du sport est très touché par la pédocriminalité. Trop d’omerta. Les victimes et leurs parents doivent très souvent se débrouiller seuls. Le même schéma est aussi présent où on va culpabiliser les victimes et déresponsabiliser les coupables.

Pour finir… on se lève et on se casse.

Bref, en France, en 2020, on s’en fout toujours des femmes et des enfants (!!!), attention les victimes ont le droit de passer à autre chose et de ne pas être vu comme des personnes à plaindre…

Quand est-ce qu’on arrêtera de promouvoir ces criminels ? Si encore ils purgeaient leur peine, ce n’est pas leur interdire de vivre mais les mettre face à leur responsabilité. On peut également imaginer des soins à apporter pour éviter les récidives, si possible les surveiller. Puis, à quand des vrais cours d’éducation sexuelle sur la question du consentement ?

Je tiens pour conclure à renvoyer vers la tribune écrite par Virginie Despentes parue dans Libération qui a su poser les mots et résume mon sentiment face à ces différents événements. Je vous renvoie également vers une critique de cette tribune.

Autres ressources

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